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2 - L interpellation et la garde à vue : occasions de signaler aux officiers de police judiciaire l'existence d'une maladie psychique
L UNAFAM tire de son expérience : l importance de semer des indices
L'une des caractéristiques des troubles psychiques est le déni de la maladie par la personne elle-même, les professionnels de santé connaissent bien l'anosognosie, un trouble neuropsychologique bien identifié dans la maladie psychique, et qui se traduit par l'incapacité du patient à avoir conscience de sa maladie. Il n est donc pas certain que les officiers de police judiciaire soient informés par la personne arrêtée de sa vulnérabilité. L entourage ne sera lui-même souvent alerté que tardivement. Placer, dans les portefeuilles et poches des vêtements et sacs de votre
proche, des photocopies de documents suggérant que la personne qui les possède subit une maladie psychique : carte d invalidité, attestation de la MDPH, ordonnances prescrivant les médicaments principaux du traitement, coordonnées du tuteur ou du curateur (s il y a lieu)4. Y ajouter le numéro de téléphone d'une personne à appeler en cas d'urgence.
L interpellation : une mesure encadrée L interpellation (ou arrestation) est le fait d appréhender physiquement une personne et de la conduire au poste de police ou de gendarmerie. Elle peut être effectuée par tout individu si la personne arrêtée est manifestement en train de commettre un crime ou un délit flagrant puni d une peine d emprisonnement. Elle peut également l être dans le cadre d une
4 Lorsque la personne refuse de reconnaître sa situation de malade, l'expérience prouve qu'elle accepte plus facilement le port sur elle d'une ordonnance médicale
instruction pénale ou suite à une enquête préliminaire. Elle ne débouche pas nécessairement sur une garde à vue. Lors de l interpellation, la personne ne peut être menottée ou entravée que si elle apparaît dangereuse pour elle- même ou autrui, ou si elle est susceptible de tenter de prendre la fuite.
La garde à vue : une disposition du Code de Procédure