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hommes ; 3,9 % pour les femmes) et celle de l épisode dépressif caractérisé à 10% (10,2 % pour les hommes ; 14,1 % pour les femmes).
D autres évaluations situent cette proportion à un niveau beaucoup plus élevé. Ainsi, cité par le rapport du député Denys Robillard du 18 décembre 2013, le professeur Frédéric Rouillon3 déduit d une étude épidémiologique conduite entre juillet 2003 et septembre 2004 la présence de troubles psychiques chez 21,4 % des détenus en France métropolitaine, dont 7,3 % de schizophrénies et 7,3 % de psychoses chroniques. Plusieurs ministres ont cité le chiffre de 30 % pour l ensemble des maladies psychiatriques, évoqué aussi par le syndicat CGT des personnels pénitentiaires.
La promiscuité, les niveaux sonores et les violences qui en résultent accroissent les troubles des personnes en souffrance psychique incarcérées. Le rapport sénatorial constatait : « Dans bien des cas, la personne quittera la prison aussi malade qu'elle y est entrée voire davantage. ».
Le choc est toujours très dur pour les proches des malades, en particulier s'il s'agit de leurs jeunes frères et sœurs ou de leurs enfants, soudain informés de l'arrestation de ceux-ci. Ils se trouvent alors généralement démunis face à la complexité des procédures judiciaires dans lesquelles ils se demandent quel rôle ils peuvent jouer dans l'intérêt de leur proche.
Le présent guide a été conçu par l UNAFAM, association réunissant les familles de personnes vivant avec des troubles psychiques à l attention de celles qui sont confrontées aux déboires judiciaires de leur proche malade. Il a été rédigé par un groupe de bénévoles dont plusieurs ont connu personnellement ces types de situation et qui a sollicité l expertise d un bon nombre d institutions et d experts qui ont bien voulu lui apporter généreusement leurs conseils.
Il s agit non seulement de leur proposer des informations juridiques mais aussi des pistes à explorer ainsi que des remarques issues de l expérience de proches ayant eux-mêmes vécu ce type de redoutable situation. Le propos est de leur permettre de jouer au mieux leur rôle, si possible en anticipant le déroulement des événements, pour éviter que l engrenage judiciaire ne débouche sur une incarcération dans une prison, lieu qui n est pas adapté à l accueil de personnes malades et/ou handicapées psychiques et contribue au contraire à aggraver leur pathologie. NB : Ce guide traite essentiellement de la situation des personnes adultes vivant avec des troubles psychiques confrontées à la justice pénale, l annexe 4 présentant toutefois de manière simplifiée les principales spécificités de la justice pour mineurs.
3 épidémiologique sur la santé mentale des personnes détenues en prison réalisée dans 23 établissements pénitentiaires sur un échantillon de
1000 personnes- 2004