Nos vies en temps de crises
28 mars 2022
Lettre de la Présidente
La guerre en Ukraine nous rappelle la fragilité de nos vies et celle de nos démocraties. Permettez-moi un mot de soutien à ceux qui défendent chèrement leur liberté, à ceux qui ont quitté leur pays, aux enfants que la guerre déracine. Environ 150 000 Ukrainiens handicapés, dont un grand nombre d'enfants sont déjà arrivés en Pologne, fuyant la guerre, exposés à de graves risques pour leur vie. Avec les associations du handicap, nous demandons qu’elles soient accueillies et aidées. Nous avons une pensée particulière pour les personnes vivant avec des troubles psychiques et leurs familles. La guerre génère stress, privations, peurs, angoisses, pénurie de médicaments… Autant de situations qui risquent d’aggraver la souffrance et les troubles. Nous n’oublions pas que des milliers de personnes ont été abandonnées jusqu’à la mort entre les murs des hôpitaux psychiatriques durant la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons cette chance de vivre en paix dans un pays démocratique qui prépare les prochaines échéances électorales. Parce que l’Unafam souhaite faire de la santé mentale et de la psychiatrie une grande cause nous nous sommes mobilisés pour présenter nos 10 mesures aux futurs candidats et à leurs équipes de campagne. Nous avons porté la nécessité de mettre la santé et le handicap au cœur des programmes parce que nous avons besoin d’une politique qui prenne des mesures fortes, sans doute contraignantes, mais nécessaires, pour mettre fin au délitement du service public de santé. L’Unafam rappelle que la crise sanitaire a mis en exergue des difficultés préexistantes d’accès à des parcours de vie satisfaisants. Parler de la santé mentale et de la psychiatrie ne suffira plus, nous avons besoin d’un plan mettant en adéquation les attentes des personnes, les besoins, les moyens, et les réponses à apporter tant en terme sanitaire qu’en terme social. Il y a une crise de sens pour beaucoup de professionnels de la santé, du social et du médicosocial. Quels engagements sont aujourd’hui pris par les candidats pour accompagner les évolutions des métiers du soin et de l’autonomie, pour renforcer les compétences et promouvoir les bonnes pratiques, pour redonner ce sens aux métiers de l’humain ? Rendez-vous sur notre comparateur de programmes.
Au-delà du sens, il y a nécessité de répondre aux besoins par une évolution majeure de notre système de protection sociale. Le législateur a créé une 5ème branche de sécurité sociale, dont le pilotage a été confié à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). Son conseil, dont l’Unafam est membre, a voté le 14 mars les orientations de cette branche autonomie. Elles visent à promouvoir la solidarité et l’exercice d’une pleine citoyenneté en favorisant notamment la représentation et la participation de la personne, quels que soient son âge ou sa situation de handicap, en prenant en compte ses aspirations, son libre choix et sa capacité d’autodétermination, en soutenant l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations, notamment l’âgisme, et en mobilisant l’ensemble des moyens nécessaires à l’exercice de ses droits. La CNSA a aussi pour mission "d’aider ceux qui aident" en apportant son soutien aux proches aidants. Vous l’aurez compris au-delà des mots il y a des questions de financement et de soutenabilité de la dépense tant à l’échelle individuelle que collective. Nous aurons à veiller à ce qu’ils soient à la hauteur des défis.
En ces temps de conflits, accueillir les plus vulnérables et porter sans relâche les droits de chaque citoyen est notre responsabilité.
▪ Marie-Jeanne Richard, Présidente