Soins
L’Unafam plaide pour que la santé mentale devienne une grande cause nationale. Une véritable volonté politique doit s'exprimer pour la mise en œuvre de soins de qualité. L'Unafam défend des propositions fortes pour une refonte de la psychiatrie française.
Il est temps que la psychiatrie fasse enfin l’objet d’un plan interministériel impliquant la santé, le handicap, l’éducation et la recherche. Il se traduirait concrètement par des campagnes d’information et de déstigmatisation, le déploiement de dépistages précoces, un dispositif d’annonce élaboré, et un accompagnement soutenu et approfondi du patient lors de son programme de rétablissement. À l'instar du Plan Cancer, il est temps de mettre en place un plan maladies psychiques et santé mentale.
Abolir la contention en psychiatrie
La contention mécanique concerne encore 8 000 personnes chaque année en psychiatrie. Attachées par des sangles ou immobilisées, ces pratiques ne relèvent pas du soin. Elles portent atteinte à la dignité, altèrent la relation thérapeutique et contreviennent aux droits humains.
Des alternatives existent : écoute, prévention, accompagnement personnalisé. Elles sont déjà mises en œuvre avec succès dans plusieurs établissements en France et à l’étranger.
L’Unafam appelle à une transformation du système psychiatrique pour garantir des soins respectueux des personnes. Ses représentants d’usagers, présents dans plus de 1 300 établissements, sont mobilisés pour faire connaître ces alternatives et favoriser leur mise en œuvre.
Pour une psychiatrie sans violence, respectueuse et humaine.
Développer le dépistage
Déployer une stratégie permettant le repérage précoce des signes d’alerte des troubles psychiques et une organisation identifiée de l’adressage des personnes pour des soins gradués et adaptés, afin de réduire l’évolution vers des troubles sévères et ainsi limiter voire éviter le handicap psychique.
Développer le dispositif d’annonce selon la recommandation de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé (HAS)
L’annonce du diagnostic est un moment clé pour la personne. Il doit être immédiatement suivi d’une psychoéducation du patient et de ses proches pour réduire l’angoisse, expliquer la maladie psychotique débutante et les traitements qui vont mener au rétablissement, et permettre ainsi la meilleure alliance thérapeutique.
Diminuer l’hétérogénéité territoriale
Mettre en place une organisation sanitaire qui permette de répondre aux situations d’urgence sur tout le territoire et de répondre aux alertes des aidants.
Offrir à chaque personne sur l'ensemble du territoire des soins de qualité orientés rétablissement et respect des droits.
Obtenir et diffuser des recommandations de bonnes pratiques.
Développer la prise en charge en ambulatoire
Les centres de coordination intersectoriels devraient permettre de répondre aux demandes de rendez-vous urgents, aux soins spécialisés, aux bilans sociaux. Ils constitueraient des centres de soins pour une aide au diagnostic et une prise en charge personnalisée du patient et seraient le pivot dans les projets territoriaux de santé mentale.
Redonner aux hôpitaux leur réelle place de lieux de soins
Le manque de lits doit être revu sous le prisme du manque de solutions en aval. Cela amène les personnes à « vivre » à l’hôpital (les 20% d’hospitalisations inadéquates ont un coût très élevé pour la personne et pour la société).
Mis à jour le 11 juin 2025