Mettre en œuvre les promesses, répondre aux attentes : un challenge à relever
31 mai 2022
Lettre de la Présidente
Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les Ministres, peut-on espérer que vous ferez de la santé mentale et de la psychiatrie cette grande cause nationale que nous attendons ? Nous avons 5 ans devant nous. Comme nos prédécesseurs depuis presque 60 ans, nous allons reprendre notre bâton de pèlerin pour faire comprendre les enjeux de la prévention, rappeler qu’une personne sur 4 souffrira de troubles psychiques à un moment de sa vie, qu’un jeune sur 3 souffre d’un trouble de santé mentale, que 75% des troubles psychiques se déclarent avant 25 ans, et que nous sommes plus de 4,5 millions d’aidants à accompagner, trop souvent seuls, un proche vivant avec des troubles psychiques sévères. Notre baromètre 2022 viendra éclairer ces enjeux. Nous comptons sur vous.
Nous attendons de ce gouvernement beaucoup plus qu’un autre regard : une volonté, chaque jour renouvelée, de rendre effectifs les droits pour les personnes malades et/ou handicapées psychiques - accès aux soins, aux compensations, au logement, à l’emploi, à l’éducation. Nous attendons que les lois, les décrets, leur portent une attention citoyenne en mettant fin aux préjugés, qui trop souvent encore enferment et condamnent.
Comment penser le répit des aidants sans interroger la politique de l’autonomie ? Nous rappelons que la politique du handicap ne peut se limiter à un seul ministre mais doit être pleinement intégrée dans les politiques menées par chaque ministère pour que la vie quotidienne des personnes handicapées puisse effectivement changer et que la charge qui repose sur les aidants soit ainsi allégée.
Quant à la santé, une fois sorti du diagnostic qu’elle va mal et qu’il y a urgence, quelles décisions, quels arbitrages seront pris ? La psychiatrie ne peut se “soigner” sans ses parties prenantes. Les usagers et leurs proches seront présents. Ils attendent un service public de la santé mentale et de la psychiatrie innovant, intégrant les fonctions de soin et de recherche, et s’appuyant, dans une logique inter-partenariale, sur les acteurs du social et du médicosocial pour promouvoir une bonne santé mentale pour tous. Les pairs-aidants y ont leur place, nous en parlerons dans notre colloque du 8 juin.
La déstigmatisation reste notre credo. Merci à ceux qui, pour Psycyclette, vont rouler sur les routes de France pour combattre les préjugés. Leurs coups de pédale pour interpeller les élus renforcent nos discours. Nous leur souhaitons un bel accueil dans les villes et villages qu’ils vont traverser.