DES SENTIMENTS
MÊLÉS
Parfois on ressent un sentiment d échec simplement parce qu on
voudrait aller trop vite, résoudre les problèmes de notre fils malade
à sa place et tout en même temps, le logement, les traitements
En réalité, il est important d aller à son rythme. Il faut aussi accepter
de reculer de temps en temps, tout en étant là quand il en a besoin.
HÉLÈNE
Face à sa désorganisation, sa confusion, je ne sais plus que faire. C est compliqué
d accepter l impuissance. Quoi que je décide, je n aurai pas le pouvoir ( ) On n a pas la maîtrise. Là, on est obligé d accepter que l on n a pas le contrôle.
GENEVIÈVE
Le quotidien - à la maison - est très difficile. Notre fils n accepte pas sa maladie. Il a toujours des délires, persistants, même s il reste calme, probablement grâce à son traitement. Il nous
fait néanmoins beaucoup de reproches. Pour lui, nous sommes responsables de sa « réalité ». Surtout, il nous en veut considérablement de
ses hospitalisations, puisqu il n est pas malade, pense-t-il. Ces reproches sont terribles.
JEAN-LOUIS
ISABELLE
Nous avons fini par accepter. J en aurais parlé il y a cinq ans, j aurais pleuré comme un bébé.
On n est plus pareil. Ma sœur va mieux, aussi, actuellement. Ça compte !
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Nous ne sommes jamais passés par le sentiment de culpabilité : c était bien trop grave, trop énorme pour qu on se sente
coupable ( ) Ce qu on a essayé de faire, c est de lui sauver la vie. Et même si on avait fait des bêtises, on ne les a jamais commises pour lui nuire ( ) Comme la schizophrénie est
une maladie grave, j ai toujours peur pour ma fille. CHRISTINE